Moon Brothers, Sarah Crossan, Rageot, 2017, 372 pages
Jo Moon à 17 ans et se rend seul aux Texas pour rendre une dernière fois visite à son frère Ed. Ed est parti de la maison 10 ans plus tôt et maintenant, il va être exécuté. Peut-on encore le sauver? Est-ce vraiment terminé? Comment l’aider? Comment s’aider?
On suit l’histoire des yeux de Jo, qui se rend au Texas, dans la prison où séjourne son frère pour lui rendre visite une dernière fois, avant son exécution. Jo vient d’une famille qui a vécu dans la précarité, avec un père absent et une mère qui n’était pas vraiment là non plus. Plus éduqué par son frère et sa sœur aînés, Jo est un garçon touchant, qui a du grandir trop vite. Il n'a plus vu son frère depuis 10 ans mais coupable ou pas, Ed reste son frère et de nombreux souvenirs les unissent.
Dans cette épopée, on rencontre également Nell, d’abord hautaine et prétentieuse, on découvre en fait une jeune femme au caractere fort et solitaire. Une épaule de soutien pour Jo, qui arrive un peu perdu au Texas.
Moon Brother c’est un roman fort, au sujet difficile et rarement exploité en littérature jeunesse. Contrairement à “Et ils meurent tous les deux à la fin” (voir post précédent) ou “Le dernier jour d’un condamné” de Victor Hugo, ici, on ne suit pas le condamné mais sa famille. Ces victimes dont on ne parle jamais. Au final, la peine de mort ne ferait-elle pas plus de victimes? La peine de mort est un sujet difficile encore un peu tabou dans notre société actuelle. Ce roman interroge notre vision de la peine de mort, chamboule nos opinions. On se met à la place de ces familles déjà détruites par un drame et qui doivent à nouveau vivre une horreur.
Moon Brothers c’est aussi un roman d’intrigue, on se demande si Jo va pouvoir aider son frère? Si Ed est vraiment coupable? Ce qu’il a d'ailleurs bien pu faire pour en arriver là? Pourquoi est-il parti? Jusqu’au bout on espère, on retient son souffle.
Ce roman écrit en vers et traduit par -la talentueuse- Clémentine Beauvais, nous plonge dans des mots poétiques parlant d’un sujet d’angoisse, de peur, d’atroce.
Dans ce roman, j’ai trouvé que les vers avaient toute leur place et apportaient de “la douceur” au sujet.
Je recommande vivement ce roman pour la plume de l’autrice, pour le sujet fort et puissant et le suspense qui nous fait tourner les pages.
“Le temps, mec, ça se compte pas en minutes, je lui dis, mais en moment vraiment vécus”
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